mercredi 17 décembre 2008

Le rapport annuel du CRÉ « ne s’appuie sur aucun fondement » selon l’Université d’Ottawa

“I know from my days in politics that the easiest way to respond to an unfavourable poll is to brush it off as a misleading snap-shot or to attack the pollster’s methodology” (Allan Rock, Tête-à-tête, Université d’Ottawa, le 19 novembre 2008).

Le 25 novembre 2008 l’Université d’Ottawa a répondu au rapport annuel du Centre de recours étudiant qui s’intitule Racisme, injustice et mépris envers les étudiant(e)s à l’Université d’Ottawa. La réponse prend la forme d’une évaluation de 19 pages rédigée par Joanne St.Lewis, Directrice du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne.

La professeure St.Lewis indique que le Vice-recteur aux études, Robert Major (son supérieur hiérarchique) lui a demandé de compléter une évaluation « indépendante » du rapport annuel 2008 du CRÉ. La professeure St. Lewis arrive à la conclusion qu’à « plusieurs endroits, le contenu ne s’appuie sur aucun fondement, saute facilement aux conclusions et adopte une rhétorique incendiaire. »

Dans le cadre de son évaluation, la professeure St. Lewis examine la méthodologie du CRÉ et conclut que les données ayant servies à la rédaction du rapport sont trop restreintes pour soutenir les conclusions du CRÉ.

Ceci dit, la professeure St. Lewis conclut son rapport avec dix (10) recommandations qui font écho à celles du CRÉ. La professeure fait remarquer l’importance d’assurer que les dossiers du Comité d’appel du Sénat soient entendus en temps opportun. Elle encourage aussi l’Université à adopter un règlement qui protègerait les étudiants du premier cycle contre la discrimination et l’harcèlement non-sexuel.

L’Université d’Ottawa a émit un communiqué de presse et envoyé un courriel à tous les étudiant(e)s, professeurs et membres du personnel pour leur faire part de l’évaluation de Joanne St. Lewis et leur fournir un lien vers l’évaluation en question. L’Université a toutefois choisi de ne pas fournir de lien vers le rapport du Centre de recours étudiant. Le recteur, Allan Rock, a aussi choisi de ne pas rendre disponible le rapport du Centre de recours étudiant dans le cadre d’une entrée à son blogue où il discutait de l’évaluation de Joanne St. Lewis.

Le Centre de recours étudiant dénonce les tactiques utilisées par l’Université d’Ottawa pour réduire au silence et discréditer les étudiants. Les accusations de la professeure St. Lewis quant à la méthodologie du rapport du CRÉ servent à dévier l’attention du public quant à la question du racisme sur le campus et minimisent l’importante perspective étudiante quant aux recours et aux relations entre les étudiant(e)s et l’Université.

Le Centre de recours étudiant continue d’être témoin de racisme sur le campus et de mépris envers les étudiants. Le rapport du Centre de recours étudiant est un témoignage qui s’inspire de 388 dossiers officiels ayant eu lieu au cours de la dernière année et de plus de 400 consultations informelles.

L’Université d’Ottawa n’a toujours pas mis en oeuvre les recommandations de la professeure St.Lewis et du Centre de recours étudiant.