mardi 20 octobre 2009

Comment et pourquoi l’Université d’Ottawa a convaincu la police d’Ottawa de porter des accusations criminelles bidon contre un étudiant


La persécution de l’administration Rock à l’endroit de l’étudiant Marc Kelly doit cesser


En mai 2008, les étudiants se sont rebellés contre la tentative de l’administration d’imposer un Code de conduite personnelle. Tout comme dans le cas du Code de conduite, toutes mesures prises par l’Université s’attaquant directement à un étudiant ne peuvent être tolérées.

Le cas de Marc Kelly (décris ci-dessous) est de loin le plus choquant exemple de discrimination politique à l’égard d’un étudiant dont le Centre de recours étudiant a été témoin. Toute injustice de la sorte visant un seul étudiant est une injustice pour tout étudiant.

En date du 1er décembre 2008, Marc Kelly avait déjà entamé une série de recours contre l’administration de l’Université et avait déjà dénoncé de vive voix les injustices que l’administration Rock lui a fait subir. Il semble que les procédures engagées contre Marc Kelly par l’Université ne sont qu’un moyen de lui faire subir des représailles pour avoir exposé publiquement ses griefs et avoir tenté de saisir directement le recteur de sa cause.

De plus, l’Université, en toute connaissance de ses propres règlements scolaires pénalisant l’absence des étudiants en classe, ne cesse de multiplier ses efforts pour empêcher Marc Kelly d’assister à ses cours (voir plus bas). Ce comportement soulève de sérieux doutes quant au sens éthique et à la sincérité des intentions de l’administration.

L’Université d’Ottawa, de par sa mission sociale se doit d’éduquer les étudiants mais aussi de stimuler et participer au maintien d’un environnement où la liberté d’expression, la pensée critique et le débat d’idées sont non seulement les bienvenus mais sont aussi encouragés et protégés. Or, alors que l’Université devrait faire pression auprès de la couronne pour que l’étudiant retourne sur les bancs d’école, elle a, au contraire, pris tous les moyens en son pouvoir pour s’assurer que la liberté de Marc Kelly continue d’être restreinte.

Cette persécution doit cesser.

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Le 1er décembre dernier, l’étudiant de premier cycle Marc Kelly a assisté à la réunion mensuelle du Sénat de l’Université d’Ottawa, la plus haute instance décisionnelle en matière d’affaires scolaires. Inspiré par la Vision 2010 de l’Université, en particulier par la phrase : «Collégialité, transparence et imputabilité dirigent notre gouvernance universitaire », Marc Kelly a tenté d’enregistrer sur vidéo le déroulement de la réunion, ouverte d’ailleurs à tous membres du public. En date de cette réunion, aucune politique n’avait été établie par le Sénat interdisant l’enregistrement audio-visuel des réunions. D’ailleurs, des membres des médias avaient déjà auparavant filmé la réunion du Sénat.

Cependant, le 1er décembre 2008, les membres de la haute administration en décidèrent autrement. Certains sénateurs incluant l’ancien Vice-recteur aux études Robert Major ainsi que l’ancienne Vice-rectrice à la gouvernance Nathalie Des Rosiers ont approché Marc Kelly pour lui dire qu’il était interdit de faire un enregistrement vidéo du Sénat. Marc a répondu en mentionnant qu’il n’y avait aucune politique interdisant de filmer les réunions du Sénat. Il suggéra ensuite que la question soit débattue avec tous les sénateurs avant le début de la réunion.

Au lieu de permettre une discussion démocratique sur la question des enregistrements vidéos au Sénat, et en toute connaissance de cause de la part de Robert Major qui présidait alors la réunion en l’absence d’Allan Rock, l’Université a contacté le Service de police de la ville d’Ottawa. Une fois la police arrivée sur les lieux, Marc Kelly fût menotté, jeté à l’arrière de la voiture des policiers et des accusations criminelles bidon ont été portées contre lui.

Plusieurs étudiants ont été témoin de l’arrestation et ont par la suite soumis des plaintes contre la Police d’Ottawa qui, une fois arrivée sur le campus, a commencé à confisquer les appareils vidéo de tous les étudiant sur place en les menaçant à plusieurs reprises d’arrestation.

Un policier a ensuite encouragé Marc à signer une promesse de comparaître l’interdisant formellement de mettre les pieds à nouveau sur toute propriété de l’Université d’Ottawa en échange de quoi il serait libéré à l’instant. Marc a tout d’abord répliqué qu’il était étudiant et employé de l’Université. Le policier a alors contacté l’Université pour vérifier la véracité de ce que Marc avançait. L’Université a alors menti en affirmant que Marc Kelly n’était ni un étudiant, ni un employé de l’Université. Constatant l’impasse, Marc Kelly a alors demandé au policier quelles seraient les conséquences du refus de signer cette promesse de comparaître. Ce dernier lui a répondu qu’il n’en serait pas moins qu’une semaine en prison. Pour éviter l’emprisonnement, Marc a alors signé le document qui l’empêchait de revenir sur le campus.

Cette restriction aux libertés de Marc Kelly n’était pas seulement scandaleuse elle était aussi en complète contradiction avec les règlements de l’Université relatifs à la présence obligatoire aux cours. Ce n’est qu’après de multiples protestations étudiantes que les conditions s’imposant à Marc Kelly furent modifiées pour lui redonner accès au campus. Enfin, Marc pouvait continuer ses études.

Pendant ce temps, l’Université surveillait étroitement les déplacements de Marc Kelly. L’Université s’est servie des caméras de surveillance sur le campus pour conserver des enregistrements vidéo et photo de tous les faits et gestes de Marc. Cette information a ensuite été envoyée au Service de police d’Ottawa. Par exemple, Marc a été aperçu à la Faculté des sciences alors qu’il s’inscrivait à un cours. Ce fait a été rapporté à la police.

Les tactiques d’intimidation pour tenter de décourager Marc d’être présent sur le campus se sont intensifiées le 23 janvier 2009 alors qu’il a fait l’objet d’une fausse arrestation pendant qu’il faisait une présentation publique dans l’auditorium du pavillon MacDonald. Le Service de police d’Ottawa avec l’aide du service de « sécurité » de l’Université ont menotté Marc et l’ont emprisonné. Marc a été remis en liberté quelques heures plus tard alors que des étudiants et professeurs manifestaient à l’extérieur de la station de police.

Pendant le reste du semestre d’hiver la couronne et l’Université ont tenté de convaincre Marc d’accepter de signer un engagement de ne pas troubler l’ordre public en vertu de l’article 810 du Code criminel du Canada. Cela aurait voulu dire que l’Université n’aurait jamais à défendre ses actions devant un juge et que Marc Kelly se verrait toujours imposer des conditions limitant sa liberté. Pour tenter de mettre pression sur Marc pour qu’il signe cet engagement, la couronne et l’Université ont encore une fois collaboré avec le Service de police de la ville d’Ottawa.

Le 14 mai 2009 la Police d’Ottawa s’est rendue chez Marc Kelly tard le soir. Marc a été jeté en prison et plusieurs nouvelles accusations criminelles bidon ont été imposées contre sa personne. La police s’était servie de l’information accumulée par l’Université quant aux déplacements de Marc pour l’accuser criminellement de ne pas avoir pas respecté les conditions de sa remise en liberté. Par exemple, Marc fait face à des accusations criminelles parce qu’il a posé une question au recteur Allan Rock dans le cadre de la période de questions d’une de ses présentations publiques.

Pendant l’été 2009 Marc Kelly est entré en négociations avec la Vice-rectrice à la gouvernance Nathalie Des Rosiers pour arriver à une entente avec l’Université. Cette entente incluait les clauses suivantes :

  • Marc aurait la permission de graduer plus rapidement que prévu, soit sans avoir à compléter trois cours optionnels.
  • La dette de Marc envers l’Université serait supprimée.
  • L’Université octroierait à Marc une bourse de 3500$.
  • L’Université demanderait à la couronne de retirer toutes les accusations criminelles bidon qui pèsent contre Marc.

Cette entente serait valide à condition que Marc complète tous ses cours sauf MAT2762 à l’Université Carleton. Quelques jours avant le début des cours à l’automne 2009 le conseillé juridique de l’Université, Alain Roussy, a fait parvenir à Marc l’entente à signer. L’Université avait ajouté plusieurs clauses qui n’avaient jamais été mentionnées par la Vice-rectrice Des Rosiers pendant les mois de négociations avec Marc. Selon la nouvelle entente Marc Kelly renoncerait à tous ses droits de poursuivre l’Université. Plus encore, la nouvelle entente servirait d’avis perpétuel en vertu de la Loi sur l’Entrée sans autorisation de l’Ontario tandis qu’une autre clause empêcherait Marc de faire demande à tout programme d’étude à l’Université d’Ottawa pour une période de cinq ans. L’Université tentait donc d’empêcher Marc de faire des études supérieures à l’U d’O.

La bataille de Marc Kelly continue. Sa cause sera entendue devant les tribunaux les 12, 13, 14 et 15 janvier 2010. Entre temps il continue d’avoir besoin d’accéder au campus et tente de regagner les droits étudiants et les libertés dont il a été dépouillé.

Depuis le 1er décembre 2009 plusieurs étudiants ont manifesté contre les méthodes employées par l’administration Rock pour traiter du cas de Marc Kelly. En mars 2009 le Sénat a adopté un règlement permettant l’enregistrement audio-visuel de ses réunions. Les vidéos sont maintenant rendues publics via le site Internet de l’Université.

Le CRÉ fait appel directement au recteur Monsieur Allan Rock afin de cesser cette folie. Le CRÉ demande au recteur Allan Rock d’instruire les services juridiques de l’Université pour qu’ils demandent à la couronne que toutes les conditions limitant les libertés de Marc Kelly cessent immédiatement. Le CRÉ demande au recteur Allan Rock de confirmer que Marc Kelly pourra désormais bénéficier et exercer toutes les libertés auxquelles ont droit les autres étudiants de l’Université d’Ottawa.

lundi 13 juillet 2009

Une étudiante au doctorat dénonce l'état de la liberté académique à l'Université d'Ottawa

Lettre ouverte concernant l’état de la liberté académique au Département de français de l’Université d’Ottawa

Du pseudo droit de réponse, de la pseudo interdisciplinarité, de la pseudo liberté académique, de la pseudo réputation de l’Université d’Ottawa


Dans le cadre de ma première année de doctorat en création littéraire au Département de français de l’Université d’Ottawa, j’ai soumis le 8 avril 2008 un projet de thèse intitulé : « Dialogue(s) avec Paolo Freire : rhétorique et réécriture. » Ce projet en création avait pour ambition de rédiger « un dialogue mettant en scène de façon figurée le dialogisme à l’œuvre dans l’essai de Freire <> ». Il s’agissait donc de faire œuvre de fiction à partir des thèses et des procédés en présence dans l’essai de Paolo Freire, abordés d’un point de vue rhétorique. Ce dialogue fictionnel avait pour but de réactualiser la pensée de Freire en transformant l’essai dans un autre type de discours, assimilé à un genre littéraire.

Rappelons que la soumission d’un projet de thèse au Département de français de l’Université d’Ottawa suppose le choix d’un directeur de thèse, la recherche d’un sujet pertinent et original, et la rédaction d’une proposition de 10 à 12 pages présentant :

« I. Énoncé détaillé du projet

1. Présentation du projet d’écriture (choix et enjeux esthétiques, choix génériques, autres éléments pertinents).

II. Projet de réflexion théorique et critique

1. Énoncé de la problématique et lien avec le projet de création;
2. État de la question (actualité ou tradition de la critique sur le sujet ou le corpus);
3. Objectifs de la réflexion;
4. Bibliographie. » ( Cf. Formulaire de dépôt de sujet de thèse en création littéraire)

C’est donc un travail considérable, qui s’effectue durant la première année d’inscription en doctorat, alors même que l’étudiant doit obtenir 12 crédits, ce qui représente 4 séminaires à suivre et à valider.

Ainsi, j’ai élaboré ce projet de thèse en création littéraire avec l’aide et le soutien de ma directrice de thèse, Mme Danielle Forget, elle-même écrivain, spécialiste en rhétorique et travaillant actuellement sur « L’interculturel et ses manifestations discursives dans les échanges entre le Canada et l’Amérique latine (Argentine, Brésil, Chili, Mexique) », avec Patrick Imbert, membre du Comité des études supérieures du Département de français. De l’avis de Mme Forget, ce projet était tout à fait pertinent et novateur, notamment dans le choix d’écriture d’un dialogue fictionnel.

Dans le cadre de ce processus de dépôt de sujet de thèse, j’ai été amenée à rencontrer les membres du jury de mon examen de synthèse, programmé à l’automne 2009. Ce jury a été choisi en fonction de mon sujet de thèse. Pour ce faire, j’ai envoyé le 2 mars 2009 un résumé de mon projet de thèse à M. Yergeau, président du Comité des études supérieures du Département de français. Ma directrice de thèse, Mme Forget, s’est livrée au même exercice de son côté. De plus, suite à mes inquiétudes concernant la nationalité de Freire, j’avais questionné M.Yergeau sur la recevabilité de mon choix par le Comité. Il a répondu dans un courriel du 31 mars 2009 : « Renseignements pris, vous pouvez choisir cet auteur brésilien. »

Mon projet a donc été soumis le mercredi 8 avril 2009 au Comité des études supérieures du Département de français, composé de Mme France Martineau, de M. Patrick Imbert, de M. Kasereka Kavwahirehi, de M. Robert Yergeau (président du Comité) et de Mme Dominique Lafon (directrice du Département). Pourtant, dans une lettre datée du 28 avril 2008, M. Yergeau m’annonçait le refus de mon projet dans les termes suivants :

« Madame,

Le Comité des études supérieures du Département de français a étudié votre projet de thèse de doctorat.

Je dois vous informer qu’il a été refusé, parce qu’il contient deux aspects qui le rendent inadmissible dans le cadre de notre programme en création littéraire :

1. Le texte de base de ce projet appartient au domaine de la pédagogie. Le Comité considère qu’il n’a pas sa place dans un département d’études littéraires.

2. Cette thèse se veut avant tout un exercice de vulgarisation de la pensée de Paulo Freire. Cette perspective ne relève pas non plus de la création littéraire.

Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes salutations les meilleures.

Le président du Comité des études supérieures,
Robert Yergeau »

Ce refus de projet de thèse est le premier dans l’histoire du Département de français de l’Université d’Ottawa et m’a surprise tout autant que ma directrice par la brutalité de son propos. Alors que les membres du jury demandent le plus souvent des modifications, des réajustements ou des explications supplémentaires, le Comité a choisi dans le ci-présent cas le refus complet, somme toute peu constructif pour moi, voire irrespectueux compte tenu de la somme de travail fourni, d’une part, et de la validation de mon projet par ma directrice de thèse, d’autre part.

J’observe donc un manquement à la liberté académique dans le caractère unilatéral de la décision, couplé à son autoritarisme. Les arguments invoqués témoignent, d’une part, d’une condamnation de l’interdisciplinarité et, d’autre part, d’un mépris pour la société civile, visible dans l’emploi du terme de « vulgarisation », extrêmement surprenant compte tenu de la vocation même de l’Université. D’où la publicité mensongère à laquelle se livre l’Université d’Ottawa en se présentant comme un lieu d’enseignement interdisciplinaire, favorisant la recherche et l’innovation.

Le Comité des études supérieures du Département de français a autorisé, par ailleurs, une étudiante de maîtrise à travailler sur Elvis Gratton et les scénarios télévisuels dont il est le héros. De même, un colloque a été organisé par un professeur du Département de français sur le personnage de bande dessinée Tintin, abordé dans une perspective sociocritique, dans le cadre de l’ACFAS 2009. Ainsi, il est difficile de comprendre, dès lors, en quoi Paulo Freire ne peut faire l’objet d’une étude littéraire dans le cadre du Département de français de l’Université d’Ottawa.

Cependant, à la suite de ce refus, j’ai rencontré le président du Comité, M. Yergeau, en compagnie de ma directrice de thèse, Mme Danielle Forget et d’un agent de recours étudiant, travaillant pour le Centre de recours étudiant (CRÉ). M. Yergeau a admis que la raison de ce refus était « soit très superficielle, soit très fondamentale ». Il a cependant affirmé que je pouvais rédiger une lettre de réponse aux membres du Comité, défendant mon point de vue. Lorsque l’agent de recours a demandé si la décision était réversible à la suite à cette réponse, M. Yergeau a répondu : « Je n’ai pas dit ça. »

Dans la mesure où cette décision n’était pas réversible, d’une part, et que, d’autre part, je devais soumettre un nouveau sujet de thèse avant la fin du troisième semestre d’inscription, soit l’été 2009, j’ai choisi de m’atteler le plus rapidement possible à un nouveau projet de recherche. Ce nouveau projet m’a demandé deux mois et demi de travail supplémentaire, toujours sous la direction de Mme Forget.

Alors que M. Yergeau m’avait affirmé lors de notre rencontre avec ma directrice de thèse et l’agent de recours que je devais soumettre mon nouveau projet avant le 31 août 2009, ce dernier m’a adressé le 25 juin 2009 un courriel me demandant « de déposer une nouvelle version de [mon] projet au plus tard le lundi 20 juillet, date qui correspond au retour de vacances de Madame Gaumond. » Pourquoi cette date ? Aucun règlement écrit n’est disponible au Département de français concernant la reprise d’un projet de thèse refusé et les échéances correspondantes.

Je me suis donc présentée au Département de français le jeudi 18 juin, à 10 h, pour remettre mon projet à la secrétaire. Cette dernière m’a mentionné que plusieurs membres du Comité étaient déjà partis en vacances. Seuls M. Yergeau et Mme Lafon, directrice du Département, étaient encore disponibles. Le lendemain, soit le vendredi 18 juin à 11 h, j’ai reçu un courriel émanant de la secrétaire, avec en fichier joint, la lettre d’acceptation de mon nouveau projet, signée par M. Yergeau.

Il est difficile, dans ces conditions, de ne pas remettre en doute la validité de l’évaluation du Comité des études supérieures du Département de français de l’Université d’Ottawa, autoritaire lors de sa première évaluation et prompt à régler les choses au plus vite lors de sa seconde évaluation. Rappelons, en effet, qu’un second refus de mon projet de thèse aurait entraîné mon éviction du programme et la perte de ma bourse internationale.

J’ai donc choisi de dénoncer l’injustice qui m’a été faite, émaillée d’incohérences, inadmissibles dans une institution qui se présente comme l’Université canadienne. En tant qu’étudiante internationale, je suis choquée par les procédés du Département de français. En tant qu’étudiante de Paris IV-Sorbonne en France, j’ai fait part à mon réseau universitaire d’attache de ce refus et n’encourage pas mes compatriotes à venir étudier au Département de français de l’Université d’Ottawa.

J’espère qu’en exposant ces procédés arbitraires, le Département de français favorisera une meilleure transparence, en accord avec le projet éducatif prôné par l’Université d’Ottawa, afin de rétablir un climat de liberté académique et de saine création littéraire, dégagée de toute tentative de censure.

Cependant, je reste préoccupée quant au mobile réel de ce refus. En effet, j’avais mentionné aux membres de mon jury d’examen de synthèse que M. Denis Rancourt, professeur de physique de l’Université d’Ottawa congédié au mois de mars 09, m’avait fait découvrir Paolo Freire, pédagogue dont il s’inspire lui-même. De plus, j’ai pris position publiquement contre son renvoi dans une lettre ouverte, mise en ligne par la suite. Enfin, j’ai déjà été l’objet d’un certain nombre de pressions et d’agressions verbales suite à mon enseignement d’un cours de premier cycle dans lequel j’avais remis en cause les grilles de notation et également informé mes étudiants du cas du professeur Rancourt.

À la lumière de ces faits, j’ai donc été amenée à conclure que le refus du Comité était soit le résultat d’une incompétence professionnelle soit le soubresaut d’une affaire politique. Dans tous les cas, je dénonce ce refus et reste ouverte à des explications, des excuses, voire des réparations.

Marie Galophe
Candidate au doctorat,
Département de français de l’Université d’Ottawa,
Ontario, Canada.

Cc. Public
M. Allan Rock, Recteur de l’Université d’Ottawa
M. François Houle, Vice-Recteur aux études
M. Gary Slater, Doyen de la Faculté des études supérieures
M. Antoni Lewkowicz, Doyen de la Faculté des arts
Mme Dominique Lafon, Directrice du Département de français
M. Robert Yergeau, Président du Comité des études supérieures du Département de français
M. Alexandre Gauthier, représentant étudiant au Comité des études supérieures du Département de français
Tous les étudiants diplômés du Département de français
Tous les professeurs du Département de français
Mme Lucie Keech, Directrice par intérim du service du marketing
Mme Andrée Dumulon, Directrice du Bureau des communications
GSAED
CRÉ
Bureau des étudiants internationaux
Peter Biesterfel, documentariste
Professeur Claude Lamontagne, CDE
The Freire Project, Montréal
En ligne sur le blog du Centre de Recours Étudiant (SFUO)

jeudi 23 avril 2009

L’Université d’Ottawa demande au Centre de recours étudiant de partager ses données confidentielles

Le 24 mars 2009, le Vice-recteur aux études, Robert Major, annonçait au Vice-président aux affaires universitaires de la Fédération étudiante, Seamus Wolfe, qu’il lançait une évaluation indépendante du processus de traitements des cas de fraude scolaire. (Voir la lettre ici)

Le Vice-recteur a choisi la professeure Joanne St. Lewis, directrice du Centre de recherche et d’enseignement sur les droits de la personne, pour entreprendre cette étude et réclame l’entière collaboration du Centre de recours étudiant, « notamment pour ce qui est du partage des données. »

Cependant, à l’automne 2008, Mme St.Lewis avait rédigé une évaluation « indépendante » du rapport annuel du Centre de recours étudiant. Elle avait jugé qu’à « plusieurs endroits, le contenu [du rapport] ne s’appuie sur aucun fondement, saute facilement aux conclusions et adopte une rhétorique incendiaire. » Plus encore, Mme St.Lewis avait remis en doute les données du Centre de recours étudiant en indiquant qu’elles « sont trop limitées pour qu’on arrive à en tirer une analyse » et qu’ « elles ne permettent pas à l’Université de repérer les secteurs potentiellement problématiques. »

En réalité, c’est l’Université d’Ottawa qui est en possession des données intégrales sur les cas de fraude scolaire. L’unique information que l’Université pourrait exclusivement obtenir du CRÉ est l’identité des étudiants qui bénéficient de nos services.

Le Centre de recours étudiant réaffirme à tous les étudiants que les données qu’il recueille sont entièrement confidentielles et ne seront jamais dévoilées à une tierce partie sans le consentement de l’étudiant concerné. (Voir la réponse adressée au Vice-recteur)

Par ailleurs, c’est avec enthousiasme que le Centre de recours étudiant partagera son expertise et collaborera avec Mme St.Lewis dans le cadre de son étude du traitement des cas de fraude scolaire. Le CRÉ avait recommandé une révision complète des règlements et des pratiques concernant la fraude scolaire dans le cadre de son rapport annuel. Rappelons enfin que L’Université d’Ottawa n’a toujours pas agi pour mettre en œuvre les autres recommandations proposées par le CRÉ.

mercredi 11 mars 2009

273 jours après le dépôt initial du recours, l’Université d’Ottawa rendra sa décision finale concernant l’appel de l’étudiante TingTing Wang


En novembre 2008 le président de la Fédération étudiante, Dean Haldenby, faisait parvenir une lettre au recteur Allan Rock pour dénoncer l’injustice du cas de TingTing Wang.

Le cas de TingTing avait aussi figuré dans le rapport annuel du CRÉ et avait été exposé dans le cadre des nouvelles de 18h de la CBC le 14 novembre 2008.

En août 2007 la conseillère aux études de TingTing avait fait une erreur en l’inscrivant dans un cours pour lequel elle n’avait pas les pré-requis. C’est seulement après avoir échoué le cours que le professeur de TingTing s’est rendu compte qu’elle n’avait pas les pré-requis. Depuis, TingTing a exprimé deux demandes : que la mention d’échec soit retirée de son relevé scolaire et qu’on lui rembourse 1782.58$ (prix d’un cours pour les étudiants internationaux).

TingTing a obtenu une lettre de soutien de la part de son professeur et a fait appel à Manon Lalande (administratrice des études de premier cycle à la Faculté des sciences sociales), Cécile Coderre (vice-doyenne aux études), François Houle (doyen), Robert Major (Vice-recteur aux études) et enfin au Comité d’appel du Sénat.

En juillet 2008 la Faculté des sciences sociales avait refusé de reconnaître son erreur en indiquant à TingTing qu’elle aurait dû abandonner le cours, faisant fi du fait qu’elle n’était pas en danger d’échec lors de la dernière journée pour abandonner un cours. Au niveau du Comité d’appel du Sénat, la Faculté a changé de position en plaidant que TingTing aurait bénéficié d’une exception spéciale lors de son inscription.

Dans le cadre de son travail avec Marco Polo Media Communications et le journal Seven Days Newspaper TingTing fait du réseautage avec des citoyens chinois qui voudraient étudier au Canada. Si son recours se solde d’un échec, TingTing considère qu’il sera important d’avertir ces étudiants potentiels de son expérience à l’Université d’Ottawa.

Le Comité d’appel du Sénat rendra sa décision finale et sans appel dans le cadre du dossier de TingTing le vendredi 13 mars 2009.

mercredi 25 février 2009

Trois étudiant(e)s au cycle supérieur poursuivent l’Université d'Ottawa et signifient leur action juridique au recteur Allan Rock


Le 24 février 2009 Sean Kelly, Joseph Hickey et Meizhen Dang, étudiant(e)s en physique à la Faculté des études supérieures et postdoctorales ont lancé une poursuite contre l’Université d’Ottawa.

Une conférence de presse a eu lieu au pavillon Tabaret pour annoncer la poursuite. Suite à la conférence de presse des étudiants ont tenté de signifier l’action juridique au recteur Allan Rock mais les portes de verre qui protègent les bureaux de l’administration centrale avaient été verrouillées.

Quelques minutes plus tard Allan Rock est sorti de son bureau, grand sourire aux lèvres, en envoyant la main aux étudiants et a quitté l’édifice en utilisant une autre porte de sortie.

Les étudiants ont rapidement rejoint Allan Rock et lui ont indiqué qu’ils avaient un document important à lui donner. Le recteur n’a pas répondu et a continué son chemin sur la rue Laurier. Refusant de laisser tomber, les étudiants ont suivi le recteur en expliquant la nature de la poursuite et les motifs de leur grief contre l’Université d’Ottawa. Le recteur n’a pas répondu.

Environ dix minutes plus tard le recteur Rock a finalement accepté de prendre une copie de la demande que tentaient de signifier les étudiants. Il est parti en souriant et en envoyant la main aux étudiants.


Comuniqué de presse annonçant la conférence


Le 10 décembre 2008 l'Université d'Ottawa a condamné le laboratoire du professeur Denis Rancourt sans suivre un processus juste et équitable, sans faire parvenir d'avertissement et même sans consulter les intéressés. L'université a fait saisir l'équipement du laboratoire et a ainsi mit fin à plusieurs années à des années de recherche primée dans le domaine de la physique des nanoparticules. Après plus de douze années de travail comme assistante de recherche, la stagiaire postdoctorale Meizhen Dang a perdu son emploi. Sean Kely, étudiant à la maîtrise, a perdu six ans de recherche spécialisée dans le domaine de ferromagnétisme et l'administration de l'université a encouragé Joseph Hickey, étudiant nouvellement admis à la maîtrise, à abandonner son projet financé par le CRNSG.

« La liberté universitaire et l'excellence à l'Université d'Ottawa sont sérieusement en danger lorsque l'administration s'en prends à un professeur » déclare Joseph Hickey. « Je suis boursier et j'ai décidé de me joindre à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l'Université d'Ottawa avec l'intention de travailler avec un expert reconnu internationalement dans le domaine de la physique. Au lieu, j'ai été intimidé et traité avec mépris.»

« Chaque jour qui passe est une journée perdue pour notre recherche. La valeur de nos bourses diminue et les chances que nous retrouvions l'élan que nous avions pris dans le cadre de nos recherches risque d'être perdu tout en diminuant nos chances de faire carrière dans le domaine scientifique » explique Sean Kelly.

Quant à Meizhen Dang elle s'inquiète du manque de considération et de respect dont sont victimes les chercheurs de longue date à l'Université d'Ottawa. « Si j'avais su qu'après plus d'une décennie de travail on me bloquerait l'accès à mon laboratoire et que ma recherche serait saisie malgré qu'elle soit primée et reconnue internationalement, j'aurais quitté cet environnement depuis des années. Qu'ais-je fais pour mériter ceci? »

Ayant demandé, sans succès, à l'Université qu'elle rétablisse le groupe de recherche, la stagiaire postdoctorale et les étudiants au cycle supérieur déposeront une demande conjointe contre l'Université et le doyen de la Faculté des études supérieures, Gary Slater, pour faute d'exécution dans l'accomplissement de ses fonctions et compensation des dommages subis.

(Communiqué rédigé par Yavar Hameed)